La pression…

Ce matin, j’ai mal à mon tricot. Mon crochet ne m’appelle pas et ma laine, aussi belle et douce soit-elle, ne m’allume plus. Qu’est-ce qui se passe?

Quand l’idée de tricoter quelque chose te donne envie de rester au lit…

Lorsque notre passe-temps qu’on adore devient un gagne-pain, on ne voit pas toujours venir le problème du manque de motivation. Pourtant, maintenant que j’y fais face je crois que c’est écrit dans le ciel qu’il faut vraiment faire attention pour ne pas tomber dans le piège!

C’est quoi le piège? Le piège c’est la mautadine de pression de production. C’est terminé les soirées tranquilles à tricoter pour relaxer, non non car ça fait 1 mois que je n’ai pas sorti de nouveaux designs, il faut que je fasse quelque chose de productif! Plus de projets avec les patrons d’autres designers car mon budget de laine est limité et je dois m’en servir pour de nouveaux designs.

PRESSION, PRESSION, PRESSION!

Mais c’est insidieux comme processus, ça s’amène tranquillement sans qu’on voit venir. Parce qu’au début, les idées abondes et on n’a pas encore eu le flash que c’est une vraie de vraie job, ben non c’est juste une petite façon à côté de rentabiliser mon art.

Puis on se donne à fond parce que c’est vraiment motivant de vivre d’un métier créatif quand on est une personne créative… mais si je ne publie pas de nouveaux patrons, je vais clairement perdre le soutient de la communauté donc il FAUT publier, il FAUT produire! GO GO GO!

Sauf qu’il n’y a pas de case départ qui te donne automatiquement 200$ à chaque tour de piste et que la naïveté légère de la créatrice inspirée se retrouve écrasée sous la pression qu’on s’impose nous-même.

Quand ton « stash » de laine te donne l’impression d’être rempli d’adorables peluches maléfiques qui veulent te détruire…

Alors dernièrement j’ai décidé de mettre côté cette foutu pression, d’arrêter de me comparer avec d’autres entreprises qui me semblent plus performantes que la mienne, d’arrêter de vouloir forcer une production élevée au détriment d’un processus créatif agréable.

Alors au lieu d’essayer de forcer un nouveau design « rentable », je me suis crocheté une collection de petites poupées costumées. J’aime ça moi. Sérieusement, depuis que j’ai créé mon adorable Béa, je n’arrête pas de la voir avec une foule de costume amusant…

Béa, une icône de La rose du rang!

Mais Béa est grande et ces temps-ci les grands projets m’essoufflent… Alors j’ai pensé à mes adorables miniatures et l’inspiration est revenue. Juste comme ça, avec un mini projet juste pour moi et sans prétention.

Bon, c’est rapidement devenu autre chose qu’un projet juste pour moi parce que mes filles m’ont vu dessiner des costumes sur une page de poupée imprimée à la va-vite…

Je vous avoue que l’ananas punk de ma grande princesse risque d’être ma préférée à vie… la voyez-vous?

Mais après 6 costumes, 6 poupées… je ne m’amusais plus tellement parce que j’étais retombée dans le piège de rentabiliser le patron en le rendant plus intéressant. Alors j’ai décidé de mettre de côté mes dessin et d’en faire une qui me représentait moi. C’est cette petite pause « retour aux sources » qui m’a donné assez de souffle pour continuer le projet.

Devinez laquelle de ces adorables poupées me représente??

Un petit rappel qu’avant tout, La rose du rang c’est pour mon petit bonheur à moi que je l’ai créé et que si l’entreprise en vient à étouffer le plaisir de créer… c’est un petit peu niaiseux non? Alors le patron, il sortira quand il sortira… il vendra s’il vend… mais en attendant j’ai plein de jolies peluches juste pour moi!

(Oui, parce que je les cache sinon je vais encore me les faire volées!!!)

Et vous, qu’est-ce qui vous aide à raviver la flamme créative?

La rose du rang… au fond, c’est moi!

5 commentaires sur « La pression… »

  1. Oh my god. Ton texte, je le sens au fond de mes os. On en a parlé hier justement, de la maudite pression de produire, la pression de perfomance. Des fois la pression vient des autres, souvent elle vient de nous mêmes. C’est vrai que de vouloir rentabiliser ce qui est à la base un passe-temps, c’est parfois un jeu dangereux. Heureuse de voir par contre que c’est possible de se foutre quelques claques au visage et de retrouver le plaisir du crochet ❤

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  2. Coudonc, es-tu ma fille pis je l’sais pas? Je suis là-dedans. J’accepte que ce soit un travail la création de patron, mais je me reprend ailleurs, et je ralentis à un moment donné, peu importe que les autres me dépassent.
    Très bon article!

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    1. Je pense qu’on vit tous des moments du genre et c’est encore plus dangereux quand on tombe dans la pression de montrer seulement du beau, tout le temps. C’est important de se donner une chance d’être « down » de temps en temps, si ça nous permet de nous recentrer sur notre art! ❤ ❤ ❤

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  3. Je comprends tellement le feeling! Quand j’ai commencé à faire les magnifiques pantoufles Converse de Sandra en les vendant à des collègues et amis, j’ai vite réalisé que je n’aimais pas ça! La production a vite commencé à peser très lourd sur ma motivation. Mais je ne regrette pas cette courte période…
    Ça m’a permis de valider que je ne voulais pas me lancer dans ce domaine, malgré que plusieurs personnes me le suggèrent sans cesse. “Tu fais de la couture, du tricot, du crochet, de la mise en conserve, pourquoi tu ne te lances pas en affaires?” Aujourd’hui, je peux répondre à ces gens, puisque je l’ai essayé. Mes hobbies reste mes hobbies et j’aime mon travail dans le domaine informatique.
    Je préfère encourager mes designers à préférées, surtout que j’ai une très bonne idée de tout le travail qui est mis derrière un patron ❤

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